Comme nous tous, je suis friand de photos d'installes, de plans de feux et autres vidéos de making off et behind the scene… apprendre, comprendre, réfléchir et recommencer, c'est déjà un vrai métier !​

 

J'ai couru après des photos et des plans de feux pendant mes premières années de cinéma, mais internet et les réseaux sociaux n'étaient pas là où ils en sont. Mis à part l'American Cinematographer et la lettre de l'Afc (qui étaient les seules sources d'infos régulières dans les années 2000), je me nourrissais principalement des livres de la bibliothèque de Nantes où j'ai étudié à Cinécréatis. Quelques bons livres sur le cinéma français, mais peu de technique, je bascule alors vers des livres en anglais sur le cinéma américain. Je me souviens d'une anecdote (malheureusement, je n'ai plus la référence) où le D.p. tournait en plein désert quelques plans très larges à raccorder avec des images en studio. Une équipe réduite et une caméra pour tourner quelques "establishing shots", et c'est tout. Sauf que le réalisateur a décidé d'un seul coup de tourner un gros plan. Le D.p., sans matériel lumière, s'est retrouvé bien embêté, il ne pouvait pas dire non au réalisateur… Après avoir mis tous ses neurones en action, il a sauvé le plan grâce à des gobelets que le régisseur avait amenés. Il a fabriqué un cadre de diffusion circulaire fait de gobelets et de gaffer pour diffuser le soleil sur l'acteur. Ils ont pu tourner sans que l'image du film n'en soit impactée.

Les Bts c'est beau, ça donne des idées, mais dans un sens, cela n'est pas réellement nourrissant. Je dirais même que parfois, cela peut être contre-productif, car on croit savoir. 

Certains jeunes (et si j'étais jeune, je ferais sûrement la même erreur) pensent qu'ils peuvent faire la lumière, car ils ont manipulé et réglé quelques projecteurs et qu'ils ont vu beaucoup de Bts... mais les racines de la lumière sont tout autres, à mon avis.

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Elles sont l'ensemble des choses nécessaires pour pouvoir allumer et régler les projecteurs. Le réglage c'est la partie la plus simple de notre métier, n'importe qui ou presque peut régler une source sur un visage, mais ce n'est pas ça "faire la lumière".

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Savoir faire des plans de feux non plus d'ailleurs, du moins ce n'est qu'une toute petite partie du processus global de construction de la lumière sur un  plateau de fiction.

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Avant de savoir créer et régler la lumière, il faut maîtriser les bases du métier d'électricien de prise de vue. Peu importe le poste que l'on occupe (électro, chef électro, dp, ass. cam), il faudra toujours les mêmes connaissances pour savoir "faire la lumière" et pour qu'elle soit adaptée, cohérente et fonctionnelle.

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Les racines de la lumière sont les racines que je transmets aux jeunes électros, ce sont celles que j'aurais aimé avoir en mains quand j'ai commencé mes premiers pas dans la lumière.

Alors, avant de vouloir régler un projecteur à la face devant des actrices nerveuses ou un réalisateur stressé, 
Avant de vouloir installer et ajuster un projecteur sur nacelle,
Avant de vouloir accrocher une source sur un loader.

Ou avant même de vouloir faire un suivi au poly, il faut des bases stables, des racines profonde et solides pour être électro : la connaissance du matériel, la gestion et la manutention, l'organisation et le camion, l'électricité et la distribution, le choix du projecteur adapté, le choix ou non des accessoires, etc.

"Les racines de lumière" sont là pour nourrir et construire la lumière.
Au service du D.p., au service de l'image, au service du film.

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Pas de fruits sans racines

Pas de lumière sans électro